Chaque matin le même rituel. Habituée désormais à sauvegarder les apparences, Sofia suivait un ordre bien établi pour éviter de passer pour ce qu'elle était réellement et se fondre dans la masse d'élèves du lycée de Forks. Cela était plus qu'important pour elle malgré l'incongruité de la situation. Elle devait en effet passer le maximum de temps, tentée par la quantité effrayante de sang chaud à portée de crocs, dans le but de rester proche de sa soeur ainée afin d'éviter le moindre accident qui mettrait sa vie en péril. Même si elle devait avouer que pour le moment, le seul danger potentiel à des kilomètres à la ronde se trouvait être elle même...

Arrivant ce matin là, le visage et les mains recouverts d'une couche de fond de teint cachant sa pâleur coutumière, rien ne paraissait transparaitre de la nature véritable de Sofia qui, suivant le conseil d'Esmé, s'était suffisamment repue de sang animal pour tenir la journée. La vampire centenaire songea à remercier celle ci la prochaine fois qu'elle la verrait car elle se rendait compte que cela était nettement plus aisé pour elle désormais. Seul un petit problème, qui avait néanmoins son importance, subsistait. Le fait que son double du passé, humain, soit également présent, lui posait un souci conséquent mais Sofia avait fait en sorte de ne pas lui ressembler tout à fait. Couleur de cheveux différentes, vêtements à l'opposé de celui de la Sofia encore humaine, rien ne laissait supposer en dehors d'un regard très observateur qu'il s'agissait de la même personne. De plus, elle évitait soigneusement de croiser son chemin en flairant l'odeur qu'elle dégageait.

Une autre odeur toute proche bien reconnaissable. Celle de Constance. Sofia avait appris quelques petites choses sur elle mais ne savait pas la totalité de son existence. La jeune femme se trouvait près de son casier. Voulant lui parler un peu, et agir comme n'importe quelle personne humaine, Sofia se posta près du casier de son amie et attendit qu'elle ait remarqué sa présence.

Bonjour Constance, lui dit elle, la fixant de ses yeux marrons (elle portait une paire de lentilles) un sourire aux lèvres.