Je venait d'atterrir dans ce qui semblait être une ruelle de Forks. Je reconnu l'endroit à son odeur, bien que celle-ci soit quelque peu différente de celle qui était sensé régnait. Tout semblait presque neuf, ou du moins tenait debout ! Je ne comprenais pas vraiment comment cela pouvait se faire, mais c'était plutôt agréable de retrouver la ville comme elle avait été, des centaines d'années plus tôt.
Je m'avançais plus loin dans l'obscurité, je me rendis compte que quelque chose n'allait pas. Je me souvenais exactement de cette ruelle, car c'était là que j'avais été transformé, mais il n'y avait plus les trous que j'avais fais en me réveillant, pris d'un accès de folie. Le mur était intacte, j'étais certain que c'était ici, ça avait la même odeur de vapeur et de saleté. * Non ! quand même pas ! C'est impossible * pensais-je en me demandant s'il était possible de remonter le temps.

J'entendis des pas. Ils n'étaient pas dans la ruelles, mais se rapprochaient de l'endroit où je me tenais. Je humais l'air, cette vague odeur me semblait familière et à la fois inconnue. Je savais, en revanche, que c'était une humaine qui se dirigeait droit vers moi. Ma gorge se serra alors. Je m'étais nourris, mais je me disais qu'un petit en-cas ne ferait pas de mal. Mes yeux brillaient d'excitation à l'idée d'une nouvelle proie.
La jeune femme arriva dans mon champ de vision, j'étais collé contre le mur, dans la pénombre. Son visage me disait quelque chose, il me rappelait une jeune fille que j'avais connue, mais qui était morte depuis bien 90 ans au moins ! Elle fit tomber ses clés, c'était le moment de jouer ma carte. Je quittais mon recoin et m'avançais ver elle. J'arrivais d'un bond alors qu'elle relevait la tête. * Ah oui ! Ce visage me rappelle quelqu'un ! * Je lui tendis la main, j'avais tout de même un minimum de civilité, pour un tueur d'hommes.

- Bien le bonsoir, mademoiselle. Sais-tu qu'il ne fait pas bon se balader seule la nuit, ici ?

Elle sentait divinement bon, et je sentais sa jugulaire palpiter. Quelle vie dans ce petit corps à croquer.

La jeune femme, quoiqu'un peu méfiante, me rendis mon salut. Son sourire timide était pour le moins adorable, presque autant que son parfum. Du haut de ses 18 ans - à vue de nez - elle semblait mature et peu impressionnée par ma personne, une erreur que bien des gens avaient commise...

- Et savez-vous qu'effrayez une jeune femme qui se ballade tranquillement la nuit est très mal ?

- J'en suis vraiment désolé, mon but n'était pas de te faire peur. dis-je avec un large sourire.

Sourire quelque peu faux, car en réalité, plus l'humain avait peur, plus son cœur battait et attisait la soif. Je la sentais encore un peu trop calme, ce n'était pas amusant si la proie ne se défendait pas un minimum. Je devais l'aider un peu à développer son rythme cardiaque. Je me rapprochais alors d'elle, sentant son souffle sur ma peau de glace.

- Tu n'as pas peur, toute seule dans la rue, avec un inconnu ?

J'avais hâte qu'elle réagisse. Qu'elle s'enfuit en hurlant ou bien qu'elle se paralyse de peur, libre à elle, ce serait tout aussi jouissif. Je ne respirais pas, de crainte de trop attiser ma soif et de ne pouvoir jouer avec mon futur repas. Il me fallait être patient, c'était meilleur chaud.

- Comment t'appelles-tu ? demandais-je d'une voix suave.

J'ignorais le pourquoi de cette question, peut être était-ce parce qu'elle me rappelait étrangement une femme de mon passé. Elle m'intriguait bien, cette jeune inconsciente, malgré le fait que je rêvais de planter mes dents dans sa chair.

Elle n'avait soit-disant pas peur de moi, mais à en juger par les palpitations accélérées de son petit coeur de mortelle, je ne pouvais en jurer. Avait-elle comprit ce que j'étais ? Elle fixait mes prunelles cramoisies, apeurée, mais plus encore méfiante ! Je voyais bien qu'elle n'était pas indifférente à ma qualité de vampire, mais jusqu'où s'étendaient ses connaissances en la matière... Elle détourna bien vite le regard, ayant peur de me regarder dans les yeux. Je commençais à faire mon petit effet, ce qui me faisais esquisser un sourire.

- Je ne pense pas que mon prénom te serai de très grande utilité. me nargua-t-elle.

Je ne pus retenir un nouveau sourire. Pour une humaine, elle était forte et courageuse. Elle osait me tenir tête, là où bien d'autres auraient paniqué. J'aurais aimé pouvoir lire dans ses pensées, ça aurait été tellement jouissif de connaître ce que je désirais sans le lui demander.

- Tu as sans doute raison. Qu'importe le nom. Tu n'a rien à craindre de moi, voyons.

* Juste un mort prématurée * pensais-je en fixant intensément son cou, sentant de plus en plus venir la soif me tarauder. J'avais envie de goûter à son sang chaud. Elle était vive et téméraire, son fluide devait être un vrai régale pour mes papilles.
Je la vis mettre la main dans sa poche. Mouvement de peur, ou geste défensif ? Sa respiration devenait de plus en plus saccadée, malgré son contrôle inouï.

- Allons, allons, que crois-tu pouvoir me faire ? Je suis bien plus résistant qu'il n'y paraît.

Si elle croyait avoir en sa possession une arme capable de m'infliger quelconque dommage physique, elle se trompait lourdement. Ma peau avait tout du marbre, la froideur et la dureté, elle pouvait toujours essayer de me tuer, j'étais déjà mort. Et je pouvais l'immoler bien avant qu'elle ne fasse un mouvement. Je ne perdais rien de mon calme ni de mon assurance, j'avais l'avantage de l'immortalité.

Elle ne se sentait vraiment pas en sécurité avec moi, et elle avait bien raison. Fini le Tim qui se laissait faire, à rester dans son coin, il était mort dans cette ruelle bien des années auparavant. Ne restait plus que moi, assoiffé de vengeance et de sang. Je sentais la brave jeune femme trembler, accélérant ses pulsations cardiaque, elle était à point, prête à se faire dévorer. Elle relâchait complètement sa frayeur, la laissant l'envahir entièrement. Je me délectais de l'effet produit.

- Ça... c'est ce qu'on verra !

répondit-elle avec fermeté lorsque je l'avais dissuadé de m'attaquer. Fermeté et décibels augmentées, elle sortit rageusement son couteau, qu'elle planta dans mon épaule. J'eus un mouvement de recul, surpris par ce geste illogique venant d'une proie. Je me tenais l'épaule – vieux réflexe d'humain – tandis qu'elle filait en courant. Je relevais des yeux sanglant vers elle, sifflant avec rage et amusement à la fois. Je commençais sérieusement à adorer cette partie de chasse.
J'arrivais au bout de la ruelle sans mal aucun, bien avant elle. * surprise ! * pensais-je en levant un sourcil, tout sourire, devant ses yeux écarquillés.

- Ce n'est pas joli, joli d'attaquer un homme désarmé. dis-je calmement en retirant le couteau de ma chair glacée.

Je jetais un œil sur la lame, regardant au passage mes yeux, qui me surprenaient toujours autant par leur ardeur. Je refermais le poing sur l'arme, la réduisant en miette comme s'il avait s'agit d'un morceau de terre. Je fis un bond rapide vers elle, la plaquant au mur. Humant son parfum, me délectant des battements rapides de son poux, je m'approchais dangereusement de son cou. Mais ! Devais-je la tuer de suite ? J'étais un vampire certes, mais j'adorais torturer mes victimes avant tout chose. Leur faire ressentir une peu sans pareille, croissant de jours en jours, pour finir par les coincer là où ils ne s'y attendaient pas, et les achever douloureusement. Quelle cruauté mon brave Timothy ! Je posais alors mes lèvres contre sa gorge, elle était au paroxysme de la terreur. Au lieu de lui enfoncer mes dents dans la chaire, je passais ma langue sur sa peau chaude, la faisant trembler d'avantage. Je remontais en un geste délicat jusqu'à son oreille.

- Ce fut un plaisir. J'ai hâte de te revoir. lâchais-je en embrassant sa joue tremblant, pour ensuite me mettre à rire.

Dans un élan de vitesse invisible, je libérait la demoiselle et disparus dans la nuit. Mon rire résonna jusqu'à la rue adjacente, pleine de lumière. Bien qu'elle m'aie attisée, j'avais la chance d'avoir assez de contrôle pour ne pas finir mes victimes sans avoir jouer avec. Je sais bien qu'on ne doit pas jouer avec la nourriture, mais je ne pouvais m'en empêcher. J'avais hâte de la rencontrer à nouveau. Plus elle stresserait de ma présence à chaque tournant, plus je serais ravi.
Même si j'ignorais où je me trouvais ou du moins, à quelle époque, je me dirigeais vers le cimetière. Peut être que j'y trouverais un nouveau jouet. Il fallait que je me surveille, j'avais tendance à m'emporter quant à la quantité d'humain égorgés. Mais cette jeune femme valait le coup de patienter... jusqu'à la prochaine fois.